Aujourd'hui je change de boulot, je quitte ce premier boulot qui m'a fait découvrir le monde professionnelle et qui m'a porté pendant ces dernières années.
J'ai intégré Vectalis après y avoir fait mon stage de fin d'étude. L'ambiance a d'entré été conviviale, les gens vivants et les projets aussi intéressants qu'ambitieux. Chez Vectalis on peut jouir d'une certaine liberté. Venir en jean basket au boulot, café et gateaux à volonté. C'est un peu à chacun d'être responsable de ces actions ou de trouver son bonheur dans les sujets en cours. Je me suis épanouis dans cette ambiance startup et ce coté système D où on prend les décisions ensemble. Chacun a son mot à dire, son opinion et cela peut amener à de longs débats argumentés pour des décisions aussi dérisoires que passer du café au filtre à la machine Nespresso.
Grace à Vectalis, je connais maintenant tous les bon petits restaurants du quartier du 3ème. La-dessus mes collègues et moi sont imbattables. On analyse, critique, apprécie ces cafés, marchés et snacks qui font notre bonheur du midi. Café crème, italiens, viet, antillais, chacun a sa petite préférence et en même temps son droit de veto. En général on essaye de faire avec les sensibilités de tous pour se retrouver ensemble et profiter d'un bobun ou d'un buns à point. Les restaurateurs nous reconnaissent à force, on est des clients aussi impitoyable que fidèle sur le service et l'aimabilité.
Et on peut discuter et débattre de sujets différents chez Vectalis. Oui on est quand même porté sur les nouvelles technologies, les gadgets. Certains pourraient nous tagguer de Geeks mais on est bien plus que cela. Actualité, politiques, sports, films, series, on discute de tout et on reste ouvert à l'opinion de l'autre. Ce que j'adore c'est qu'on parle le même language : les blagues des nuls, les références aux inconnus, au père noel est un ordure et j'en passe.
Les collègues de boulot forment la famille de la journée, de la semaine. C'est les personnes qu'on voit au jour le jour, qu'on apprend à connaître et avec qui on développe des amitiés. Certes je n'étais pas pote avec tout le monde. Un peu comme partout, j'ai développé des affinités avec certains plus que d'autres. Mais au fil de ces années j'ai créé ma place au sein de l'équipe, je me suis mis à l'aise au milieu d'elle. Et je peux désormais peindre le protrait de lui ou d'elle, les sujets ou les prises de positions qui lui font réagir. Au point que les anecdotes, je les voyais déjà venir. Et maintenant je me verrai bien lancer un : "moi dans mon précédent taf, il y avait ce mec..."
Cela me fait très bizarre pendant ces derniers jours. Je voie que cette routine va être bousculer du jour au lendemain, je commence à l'accepter fatalement. Je suis partagé par l'excitation de mon nouveau boulot, l'idée de me faire de nouveaux collègues - et la tristesse de lâcher ceux que j'ai déjà, ceux que j'apprécie implicitement sans l'avoir jamais avouer. Je me retrouve à rendre mes clés, à nettoyer mon ordinateur, à faire le tri sur des fichiers personnels, à ranger et à me débarrasser des petites trucs sur mon bureau qui faisaient que c'était mon poste, ma place chez Vectalis. Alors que mes futurs ex-collègues sont toujours là, à s'atteler à leur taches. Ils continuent à discuter boulot, la vie chez Vectalis continue sans moi.